L’application au fantôme blanc orné de jaune compte, depuis peu, 100 millions de comptes actifs à travers le monde.
S’il est difficile de connaître le nombre précis d’utilisateurs français de SnapChat, on estime qu’ils sont entre 1.5 et 2 millions. On sait qu’ils sont plutôt jeunes (71% ont moins de 25 ans). On sait également que l’application est plébiscitée par les filles qui représentent 65% des utilisateurs.
Ces données nous amènent nécessairement à nous projeter. Quels seront les comportements futurs de ces mobinautes ? En son temps, MSN Messenger a initié le web social avec notamment la création d’un avatar et d’un pseudonyme, Facebook a ensuite donné la possibilité de parfaire son image et de partager des informations et des contenus. Le réseau social converge désormais vers un espace « all inclusive », captif pour ses utilisateurs qui peut, par certains aspects, s’apparenter à un moteur de recherche.
Surtout, Facebook s’est petit à petit transformé en annuaire et compte 30 millions d’utilisateurs français. Il n’est donc plus possible de « se lâcher » au risque d’être exposé à la vue d’un plus grand nombre d’utilisateurs qu’auparavant. Partager ses photos de soirées ou ses selfies avec ses parents (le réseau social connaît une forte croissance chez les quadragénaires et quinquagénaires) n’est peut être pas du meilleur effet.
Nous avons cherché à comprendre pourquoi le réseau social grand public est progressivement déserté par les utilisateurs de SnapChat. Pour cela nous avons administré un questionnaire à des utilisateurs de l’application d’envoi d’images éphémères. Nous nous sommes également basés sur les explications des utilisateurs du forum SnapChat France qui compte 14 000 membres francophones.
Grâce à ces retours, nous avons identifié les 6 raisons principales pour lesquelles les jeunes préfèrent SnapChat à Facebook.
1) « Il n’y a pas d’album et de profil à gérer »
A la différence de Facebook dans lequel il est d’usage de remplir plusieurs champs afin de compléter son profil, un simple pseudo suffit pour s’inscrire sur SnapChat. C’est un gain de temps pour les utilisateurs qui se concentrent uniquement sur la partie fonctionnelle, soit l’envoi de snaps.
L’entretien des comptes sur les réseaux sociaux prend du temps et nécessite un renouvellement fréquent des contenus.
Entre l’emploi, l’école, la ville d’origine, les voyages, les préférences musicales… Nous pouvons parfois avoir l’impression que s’inscrire sur Facebook revient à passer un interrogatoire. C’est totalement l’inverse avec SnapChat : le temps entre la première connexion et l’envoi des premiers snaps est réduit, ce qui met l’utilisateur dans le confort.
2) « Il y a souvent réciprocité »
Sur Facebook, dans la majeure partie des cas, un compte utilisateur est identifiable par l’intermédiaire d’une simple recherche. Identifier un compte peut même être réalisé directement depuis un moteur de recherche (Google).
Sur SnapChat, pour rentrer en contact avec un utilisateur qui n’est pas dans son répertoire téléphonique, il faut connaître son pseudonyme, ce qui invite à plus de proximité. On peut par exemple envoyer une demande d’amitié sur Facebook à un inconnu, alors que sur SnapChat, c’est beaucoup plus difficile.
La question de l’anonymat se pose également dans la mesure où la majorité des utilisateurs SnapChat utilisent un pseudonyme, alors que sur Facebook, la politique de l’identification des utilisateurs prévaut. C’est un filtre de discrétion supplémentaire qui va favoriser la réciprocité des mises en relation.
Pour les marques, c’est une difficulté supplémentaire : suivre un compte sur Twitter ou Instagram ou liker une page Facebook demande un simple clic, alors que sur SnapChat, l’utilisateur devra faire l’effort de se renseigner sur l’existence du compte de la marque.
Pour relayer l’existence du compte, les marques peuvent utiliser le canal Twitter, comme dans cet exemple de H&M :
Le sais-tu? Nous sommes maintenant aussi sur SNAPCHAT! Suis-nous sur HMSwitzerland! pic.twitter.com/qnzyl3twlL
— H&M Suisse (@hmsuisse) 7 Octobre 2015
3) « Je ne communique qu’avec mes amis proches »
Sur Facebook, le qualificatif « ami » a parfois été moqué. En effet, en moyenne nous comptons 140 amis Facebook qui sont parfois issus de divers cercles (collègues de travail, camarades de promotion, famille éloignée, connaissances…) mais qui ne sont pas des amis proches. Il est bien entendu possible de faire des listes afin de regrouper ses différents contacts, mais cela prend du temps. Sur SnapChat, l’ajout des contacts puis le choix des destinataires lors d’envois de snaps est plus sélectif. De fait, l’intimité est uniquement partagée avec les intimes.
4) « On ne me suggère rien »
Même si SnapChat a déja lancé des programmes sponsorisés, notamment via sa chaîne Discover et va mettre en place prochainement des opérations en partenariat avec des marques (selfies sponsorisés), son modèle publicitaire en est encore à ses prémices (SnapChat ne vend de la publicité que depuis 2014).
De fait, on ne retrouve pas de suggestions de comptes ou de posts à liker. Dans une logique semblable, SnapChat ne propose pas de mises en relation suggestives d’amis/contacts comme le fait Facebook. C’est uniquement les utilisateurs qui choisissent avec qui ils veulent interagir. Il y a là une rupture entre un modèle qui suggère et un autre qui laisse plus de libertés.
5) « On peut se lâcher »
Nous l’avons abordé en introduction, il est devenu de moins en moins évident de se lâcher sur Facebook sous peine d’être jugé par ses contacts. Les utilisateurs SnapChat vont alors en profiter pour décompresser.
6) « La fonction Story est amusante, elle permet d’être créatif »
Véritable carton chez les utilisateurs, la fonction « Story » permet de créer une histoire à partir de snaps visualisables par des destinataires préalablement choisis. Un scénario construit à partir de snaps peut ainsi être produit sur une période de temps de 24 heures. Facebook n’offre pas pareille alternative.
L’art de raconter des histoires est ancien. Depuis une vingtaine d’années, il constitue une technique marketing de plus en plus utilisée par les marques, afin d’émerger dans un contexte d’infobesité pour l’individu.
SnapChat sera alors l’outil parfait pour permettre aux individus de raconter leurs propres histoires.
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