Difficile d’être passé à côté de l’affaire Serge Aurier, joueur du PSG qui, au cours d’une session Periscope a insulté Laurent Blanc, son entraîneur. Il semble que le sportif ait oublié que ses paroles pouvaient avoir une portée nationale via l’application de live-streaming.
Et si je vous parle de cette affaire aujourd’hui, c’est pour sensibiliser les sportifs, mais aussi toutes personnes utilisant les réseaux sociaux à des fins personnelles ou professionnelles, de l’importance de bien maîtriser ces plateformes. La fonction de Community Manager ne s’improvise pas.
Dans ce cadre, je vous propose une analyse de la communication de grands sportifs français se servant de Facebook, Twitter ou Instagram pour échanger avec leurs fans et gérer leur e-réputation.
Le partage de leurs actualités
Cela peut très bien être l’annonce de prochains matchs, les futures compétitions ou leurs apparitions en tant qu’invité dans une émission. Par exemple, dans le tweet ci-dessous, Tony Parker communique sur sa participation à la prochaine émission d’Auto Moto.
Sébastien Loeb informe en exclusivité sa communauté Facebook sur sa participation au FIA World Rallycross Championship :
C’est aussi l’occasion de partager des projets qui sortent un peu de l’ordinaire, comme Teddy Rinner qui annonce son doublage dans le dernier Disney.
Ces publications peuvent avoir un fort impact sur leur image, puisqu’elles montrent que ces sportifs sont demandés. Cette démarche ne sert donc pas uniquement à informer les fans, mais aussi à mettre en avant leur « valeur médiatique », pour éventuellement attirer de nouveaux sponsors ou recruteurs.
La recherche d’une communion avec les fans
Beaucoup de sportifs ont intégré le « social » sur les réseaux sociaux. Plus qu’un outil de gestion d’e-réputation, ils s’en servent aussi pour une communication plus personnelle et plus authentique. Si attirer des sponsors et des recruteurs est important pour leur carrière, conserver des fans l’est tout autant.
Alors, pour montrer à leurs supporters qu’ils sont des hommes et femmes comme les autres, qui aiment passer du temps en famille, entre amis, se promener, se prélasser… Bref ! Qu’en dehors du terrain ou du ring, ils ont des activités « normales ».
Par exemple, Blaise Matuidi partage un dîner en famille avec Mickey.
Quant à Karim Benzema, il n’hésite pas à poster une photo de lui en train de faire un câlin à sa fille sur Instagram.
Certains utilisent même les réseaux sociaux pour annoncer de belles nouvelles, comme Tony Parker qui a posté un tweet pour annoncer que sa femme était enceinte.
Par ailleurs, Teddy Rinner a choisi Facebook pour s’excuser auprès de ses fans de ne pouvoir être présent à une compétition, en expliquant sincèrement la raison de son absence.
Ce genre de message reçoit souvent des réactions très positives, comme le montrent ces commentaires sous le post de Teddy Rinner :
La découverte des sessions d’entraînement
Qui dit sportif, dit forcément entraînement ! Toujours dans l’optique de créer du lien avec leurs fans, ils n’hésitent pas à partager leurs séances d’entraînement sur Facebook ou Twitter. Ces posts permettent d’humaniser la relation, mais aussi d’envoyer un message fort à l’ensemble de leur communauté sur le fait qu’ils se préparent constamment, pour donner le meilleur d’eux-mêmes à chaque compétition.
Sébastien Loeb publie sur Facebook sa virée « entre potes » dans les dunes du désert de Dakar. Mais, en réalité, cette promenade était surtout un entraînement pour le Paris-Dakar 2016 !
Sur Twitter, Blaise Matuidi publie une photo de lui et ses coéquipiers sur le terrain d’entraînement en valorisant la bonne humeur qui règne sur le terrain.
Un hashtag dédié à sa communauté
Toujours dans une démarche de rapprochement avec leur communauté, certains sportifs n’hésitent pas à proposer un surnom à leurs fans.
Par exemple, Jo-Wilfried Tsonga s’adresse à ses abonnés Facebook et followers Twitter en les appelant la #TsongaTeam.
Ce surnom permet de renforcer leur sentiment d’appartenance à une communauté de fans du tennisman, mais aussi d’avoir l’impression d’être considéré, voire apprécié par leur idole.
Par ailleurs, l’idée d’associer ce surnom à un hashtag est très malin pour le suivi des retombées. En effet, il n’y pas que Jo-Wilfried Tsonga qui utilise ce terme ! Le but est que les fans se l’approprient dans leurs propres publications sur les réseaux sociaux pour booster la visibilité du hashtag et, par ricochet, la notoriété du sportif.
Voici un extrait de ce que recense le hashtag sur Twitter :
Et sur Facebook :
Une valorisation des sponsors
Nous l’avons déjà évoqué plusieurs fois dans cet article, mais la communication envers les sponsors est très importante. Les contrats signés avec de grandes marques peuvent rapporter des sommes importantes, à réinvestir ensuite dans leur carrière. Les sportifs doivent donc les chouchouter en valorisant leur équipement et en trouvant régulièrement le moyen de les citer dans leur publication.
Par exemple, sur Twitter, Teddy Rinner partage sa visite dans les locaux de Cloudwatt, en précisant bien que l’entreprise est un sponsor.
Toujours sur Twitter, Blaise Matuidi se photographie avec une nouvelle paire de Nike en précisant le modèle, et en ajoutant qu’il a hâte de les porter.
Ce type de publication fait certainement partie du contrat, mais même si ce n’était pas le cas, ils ont tout intérêt à mettre en avant leurs sponsors pour les garder… et en attirer d’autres. C’est un partenariat gagnant-gagnant et il est primordial de comprendre comment le valoriser sur les réseaux sociaux.
Le partage des publications de leur club
Même si la communication d’un sportif est avant tout personnelle et permet de gérer sa propre carrière, il doit être reconnaissant envers son club, son équipe ou sa fédération. Sur Twitter, les sportifs n’hésitent pas à retweeter les informations partagées par leur club ou à le citer régulièrement dans leurs publications.
Par exemple, Tony Parker retweete régulièrement les San Antonio Spurs :
Et Amélie Mauresmo fait de même avec la Fédération Française de Tennis.
La valorisation des « bonnes actions »
L’argent est un sujet omniprésent dans le milieu sportif. Quelques paragraphes au-dessus, nous avons même parlé des sponsors qui peuvent rapporter de grosses sommes d’argent. Les salaires des joueurs défraient souvent la chronique et suscitent le débat.
Mais il ne faut pas oublier que plusieurs sportifs donnent une partie de ce qu’ils reçoivent. Certes, ils ne reversent pas tout et ils peuvent vivre confortablement, mais cela n’empêche pas ces derniers d’être présents auprès d’associations pour faire des dons pécuniaires et humains. Plusieurs sportifs rappellent leur implication sur leurs réseaux sociaux tels que Jo-Wilfried Tsonga sur Facebook :
Quant à Teddy Rinner, il rappelle qu’il est le parrain de l’Institut Image.
Le dialogue avec les fans
Les sportifs ont souvent des dizaines voire des centaines de milliers de fans sur les réseaux sociaux. Il est difficile pour eux de répondre à tout le monde, puisque chaque post accueille des centaines de réactions. Parfois, ils essaient tout de même de répondre à quelques messages, comme Amélie Mauresmo qui dialogue parfois avec certains followers :
À défaut de pouvoir répondre à tout le monde, d’autres sportifs comme Karim Benzema se contentent de retweeter les messages de supporters ou les commentaires de match :
C’est aussi un moyen de montrer qu’il s’intéresse à eux et qu’il souhaite une relation de proximité avec ses fans.
Beaucoup de sportifs savent parfaitement gérer leur image sur les réseaux sociaux. Est-ce eux-mêmes ou un Community Manager qui s’en occupe ? C’est difficile de répondre. Mais certaines publications sont tellement personnelles, qu’il est dur d’imaginer que ce soit une personne externe qui se charge de leur communication sur les réseaux sociaux. Par contre, ils ont certainement reçu une formation en stratégie social media au préalable, ce qui est indispensable !
Toute personne qui souhaite gérer sa e-réputation sur les réseaux sociaux doit absolument maîtriser les fonctionnalités de chaque plateforme et connaître les bonnes pratiques. C’est ce qui évite les fails, comme celui de Serge Aurier !
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Formateur & consultant social-média depuis 2011, je suis l’auteur de 4 livres aux Editions Dunod sur la thématique des Réseaux Sociaux et du Community Management.
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